- arrière-pensée
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• 1587, repris 1798; de arrière- et pensée♦ (Souvent péj.) Pensée, intention que l'on dissimule. ⇒ réserve, réticence. Sans arrière-pensée. « Si franc qu'on le suppose, le rire cache une arrière-pensée d'entente, [...] de complicité » (Bergson). Michèle « lui attribuait des arrière-pensées malveillantes » (F. Mauriac). ⊗ CONTR. Démonstration, manifestation.Synonymes :- calcul- dessein- plan- réserve- réticenceContraires :arrière-penséen. f. Pensée, intention dissimulée, et différente de celle qu'on exprime. Des arrière-pensées.⇒ARRIÈRE-PENSÉE, subst. fém.Souvent péj. Pensée, intention que l'on dissimule, différente de celle que l'on exprime et qui cependant peut se laisser entrevoir ou soupçonner :• 1. Sa parole devenait plus vive, brutale parfois; et il semblait même qu'il avait une arrière-pensée contre sa femme, car il lui répondait par moments avec dureté, presque avec colère.MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Histoire d'une fille de ferme, 1881, p. 38.• 2. Même dans ses actes les plus généreux en apparence et par où il se montre le plus obligeant envers autrui, je sens l'arrière-pensée de faire d'autrui son obligé.GIDE, L'École des femmes, 1929, p. 1283.• 3. ... son malheur, que je m'exagérais, mettait sur mes joies une arrière-pensée de retenue secrète, et sur les pensées moins chastes qui me venaient comme l'interdit d'un sacrilège; ...GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 57.— Spéc., sans valeur péj. :• 4. La guerre était devenue une arrière-pensée constante.GREEN, Journal, 1942, p. 190.PRONONC. :[
]. PASSY 1914 note une durée mi-longue pour la 3e syllabe du mot.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1587 (DE LA NOUE, Discours politiques et militaires, discours 26e ds Dict. hist. Ac. fr. : Ceux de la religion exciteront l'indignation et la haine du Roy [Charle IX] contr'eux [les huguenots], parce qu'à leur occasion il fut contraint de se retirer à Paris avec frayeur et vitesse, si bien que depuis il leur garda tousjours une arrière-pensée); 1736 (DESTOUCHES, Le Dissipateur, V, 9, ibid. : Les femmes ont toujours quelque arrière-pensée).Composé de arrière- et de pensée.STAT. — Fréq. abs. littér. :409. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 353, b) 365; XXe s. : a) 614, b) 872.BBG. — BRUANT 1901.arrière-pensée [aʀjɛʀpɑ̃se] n. f.❖♦ Souv. péj. Pensée, intention que l'on dissimule. ⇒ Calcul, réserve, réticence. || Son naturel franc et ouvert exclut toute arrière-pensée de sa part. || Sans arrière-pensée. → En tout bien tout honneur. || Des arrière-pensées.1 Si franc qu'on le suppose, le rire cache une arrière-pensée d'entente (…) de complicité, avec d'autres rieurs réels ou imaginaires.H. Bergson, le Rire, p. 7.2 (…) il avait été recommandé par des amis communs, non sans arrière-pensée de mariage.Loti, Figures et Choses…, XVII.3 Michèle, bien loin d'être touchée par l'intérêt que lui témoignait notre belle-mère, lui attribuait des arrière-pensées malveillantes (…)F. Mauriac, la Pharisienne, p. 248.4 Personne n'est plus dépourvu de desseins, d'arrière-pensées (…) que moi.Colette, la Naissance du jour, p. 177.❖CONTR. Déclaration, démonstration, manifestation, protestation.
Encyclopédie Universelle. 2012.